Selon une étude internationale sur l’assurance dommages publiées le 18 avril dernier par le Capgemini Research Institute en collaboration avec Qorus, l’essor des véhicules électriques sur le marché automobile dans les prochaines années entraînera une augmentation des primes d’assurance. Cette évolution implique une révisions des offres d’assurances automobiles traditionnelles par les assureurs afin de s’orienter vers « la protection de la mobilité.
Un changement de comportement des consommateurs
Selon le rapport du Capgemini Research Institute sur l’Assurance dommages, la durabilité est une préoccupation croissante pour les consommateurs et des régulateurs d’aujourd’hui. Les assurés du monde entier témoignent d’un fort intérêt pour les véhicules connectés et à énergie alternative (66 %), ainsi que pour les véhicules autonomes (49 %). Bien que les consommateurs ne soient pas encore prêts à remplacer leurs véhicules personnels à court terme, ils expriment de plus en plus le souhait de bénéficier de nouvelles options de mobilité. L’étude révèle que l’adoption de la micro-mobilité, des véhicules partagés et des solutions de transport multimodales parmi les clients urbains doublera, passant de 29 % à 58 % d’ici 2025. De plus, le rapport indique que cette évolution du comportement des clients devrait multiplier par huit les primes d’assurance pour les véhicules ACEP, passant de 70 à 570 milliards de dollars d’ici 2030.
Les assureurs seront ainsi confrontés à des défis importants pour couvrir les trajets multimodaux. En effet, 63 % d’entre eux s’inquiètent de l’adéquation de leurs capacités technologiques et 45 % de l’évolution des attentes des clients.
Une révolution de la mobilité
Face à cette révolution de la mobilité, les assureurs doivent passer de l’assurance des biens à la protection des déplacements multimodaux, ce qui requiert la mise en place de modèles économiques personnalisés. En effet, 42 % des assurés souhaitent une police d’assurance unique couvrant tous leurs modes de transport, que ce soit la conduite automobile ou l’utilisation de services de VTC.
Néanmoins, les assureurs actuels ne sont pas suffisamment préparés pour répondre aux attentes des assurés. Moins d’un tiers d’entre eux (29 %) déclarent avoir les capacités nécessaires pour développer des produits, et encore moins (26 %) disposent des compétences requises pour proposer des solutions de mobilité centrées sur le client.
Le rapport met en évidence la popularité croissante des modèles d’assurance intégrés avec l’émergence de la mobilité ACEP (mobilité multimodale Autonomes, Connectées, Electriques et Partagées), ce qui suscite des inquiétudes chez les assureurs. Ils craignent d’être écartés de toute la chaîne de valeur, de la distribution à la souscription et à la gestion des sinistres. Pour faire face à cette tendance, une solution consiste à créer un écosystème de mobilité offrant une assurance par abonnement modulaire qui répond aux attentes des clients en matière de couverture de mobilité unique, tout en proposant des services différenciés à forte valeur ajoutée. Cependant, seuls 21 % des assureurs déclarent avoir mis en place des partenariats opérationnels avec l’écosystème de mobilité pour répondre aux besoins des consommateurs.
Une co-conception des solutions nécessaire ?
Selon le rapport, les assureurs doivent abandonner leur approche axée sur le développement de produits au profit de la co-conception de solutions.
L’étude souligne qu’une feuille de route technologique claire et orientée vers la mobilité est jugée essentielle par 67% des assureurs. Cependant, seulement un tiers d’entre eux affirment en posséder une. Afin de répondre à ces attentes, les assureurs doivent capitaliser sur leur expertise en matière de risques et établir des partenariats avec des spécialistes de la mobilité au sein de leur écosystème. Cette collaboration leur permettra de réussir la transition de la simple vente de produits à la fourniture de solutions de mobilité centrées sur le client.